GREEN UNIVERS : RGREEN investit dans Solgés Energy et le solaire sur site pollué

GREEN UNIVERS : RGREEN investit dans Solgés Energy et le solaire sur site pollué

Par Jean-Philippe Pié – 21 juillet 2021

RGreen Invest devient le partenaire financier de Solgés Energy, un développeur photovoltaïque installé à Valence et dirigé par Armen Sedefian, actionnaire majoritaire et notamment ancien directeur du développement de Cap Sud. Il a fondé Solgés en 2017 avec trois associés et a convaincu cette année l’investisseur spécialiste des EnR d’apporter 2 M€. L’enveloppe comprend l’entrée au capital du promoteur dont RGreen prend 10% et l’apport de fonds propres pour les projets.

Solgés est un ancien bureau d’études photovoltaïques ayant évolué vers l’acquisition de foncier et la construction d’infrastructures en visant la valorisation photovoltaïque de terrains dégradés et pollués : « nous avons passé des accords clés en 2020 avec plusieurs acteurs de la dépollution. Ils nous permettent notamment de traiter les problèmes liés à la responsabilité sur trente ans des industriels auxquels nous achetons les terrains », indique Armen Sedefian. Le dirigeant ne souhaite pas préciser les noms de ses partenaires, des entreprises spécialisées dans l’assainissement des sols qui peuvent aussi être, par exemple, des sous-traitants de Veolia ou Suez.

Maitriser le risque associé aux terres polluées

Quel est l’avantage concurrentiel de Solgés Energy par rapport aux grands développeurs solaires ? Certains, tel Urbasolar, sont des experts dans la solarisation des sites dégradés privilégiés par les appels d‘offres de l’État. Là aussi, Armen Sedefian préfère rester discret sur ses atouts en précisant quand même que « la dépollution coûte cher. Cela peut freiner la reprise d’un site. Notre stratégie va faire la différence, car nous avons les partenariats appropriés ».

Pour mieux situer son activité, il évoque TotalEnergies, un des rares acteurs du solaire à avoir internalisé depuis longtemps les compétences de gestion de sites pollués par ses activités de stockage et manipulation d’hydrocarbures : « à titre de simple illustration, Solgés ne récupèrera pas des sites de TotalEnergies, car il sait déjà faire ce que nous proposons. »

Concurrence avec l’immobilier

De fait, l’équipement photovoltaïque de sites souvent classés Seveso est un exercice délicat. Chaque cas est particulier et doit respecter les exigences des services instructeurs des Dreal*. Les terrains très abîmés ne sont souvent dépollués que partiellement puis confinés sous plusieurs épaisseurs de bâches, des panneaux solaires étant ensuite installés, arrimés par des lests et non par des pieux, explique Armen Sedefian.

Ces endroits problématiques peuvent aussi ne représenter qu’une fraction d’un terrain plus vaste – par exemple 5 hectares sur 30 – où il est alors possible d’installer une infrastructure solaire à fort potentiel. Mais selon la nature des sites, les développeurs photovoltaïques sont fréquemment confrontés à des concurrents puissants comme les promoteurs immobiliers. Solgés Energy vise des projets photovoltaïques de 25 MW en moyenne, assorties de possibles batteries ou électrolyseurs. Il annonce un pipe de 100 MW et plusieurs dizaines de grands projets en cours de discussions. Un objectif de 300 MW en service ou prêts à construire est fixé pour en 2025. Les premières centrales en activité sont prévues pour 2023.

*Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.